/|о8
Onze et Huit DIDOT interlignés 2 points
Catalepsie, du grec katalepsis, est une affection nerveuse ca¬
ractérisée par la suppression complète de la sensibilité et des
mouvements volontaires et par une roideur des muscles qui les
maintient immobiles dans la position où se trouvait le malade au
moment de l’invasion ou dans celle qu’on leur a donnée; les
muscles de la respiration continuent leur mouvement, seulement
celle-ci est plus faible. Cette maladie est rare; les femmes mélan¬
coliques, atrabilaires, d’un tempérament nerveux, y sont plus
sujettes. Les causes qui la déterminent sont : une violente frayeur,
la colère, une contemplation extatique, l’ivresse, la vue d’objets
qui inspirent 1 horreur ; quelquefois on l'a observée dans les affec¬
tions vermineuses ; elle a aussi été déterminée par la suppression
d un flux habituel ou par la rétrocession d’un exanthème. L’in¬
vasion de l’accès est souvent précédée de maux de tète, de roideur
dans les muscles du cou et par des palpitations et de légers mou¬
vements convulsifs ; une autre fois, elle est si prompte, qu’elle
surprend le malade au milieu de scs occupations; tout à coup il
est pris d une roideur convulsive des muscles, générale ou par¬
tielle : l’action des sens se suspend ; les yeux, s’ils sont ouverts,
sont fixes, diriges en avant ou en haut, mais insensibles à la
lumiere ; 1 ouïe est dans le meine état d’abolition, le goût semble
conserver plus d aptitude a elre excité par les agents supérieurs.
Le malade, qu’il ait ou non la conscience de ce qui s’est
passe pendant 1 accès, n’en conserve pas le souvenir; ¡1 oublie
même quelquefois ce qui a précédé l’attaque. Cette maladie est
rarement mortelle, malgré le pronostic sévère que portait sur
elle Boerhaave ; mais elle peut être suivie d’affections graves,
telles que la manie, les convulsions, une maladie des centres
nerveux, etc. On a dit que cet état pouvait être confondu avec la
mort et qu on avait enterré vivants des individus affectés de
catalepsie intense ; peut-etre a-t-on confondu léthargie avec cala¬
je fus appelé, dit Fournier, par un charlatan, au chevet d’une personne sous
le coup de cette affection. Le cinquième jour, le pouls était concentré, fréquent, dur,
mais régulier. Pendant notre visite, qui fut longue, cet homme ayant éternué, le
malade se leva sur son séant et lui dit : « Dieu vous hénissc, monsieur », en
1 appelant p.u son nom ; puis il rentra dans sa catalepsie. Dictionnaire îles Sciences
medicales . Elle cessa par l’emploi des lavements purgatifs qui rétablirent la diarrhée.
La catalepsie est sujette à des retours le plus souvent réguliers: leur nombre est
plus ou moins rapproché, mais ils peuvent se multiplier lorsque les causes se repro¬
duisent. (Vom Catalepsie et ses causes, p. 607).