Série H
Usino & Kurcnux : .*4, rue Humboldt. - Paris
Année 1908
CARACTÈRES POUR JOURNAUX
Fonderie Typographique WARNERY Frères
Corps 9 n° 20, 8 n° 20, 7 n° 20, 6 n» 20
interlignés à deux points
Paris, le 10 Avril' 1908.
INSTITUTION D’AVEUGLES
L’Association Valentin Haüy pour le
bien des aveugles a tenu hier après-
midi, ainsi que nous l’avions annoncé,
son assemblée générale annuelle dans
la grande salle de la Société d’Encoura-
gement.
Assistance nombreuse, et même telle¬
ment nombreuse que la grande salle en
question était devenue inabordable aux
invités une demi-heure au moins avant
l’ouverture de la séance. Beaucoup
d’entre eux ont dù se retirer après avoir
vainement tenté de se caser.
Le léger désordre causé par ces tenta¬
tives diverses une fois apaisé, M. Dussou-
cliet, professeur au lycée Louis-le-Grand,
a donné lecture de son rapport.
Il a parlé des travaux de l’association
depuis un an; de sa situation actuelle,
prospère ou tout au moins en voie de
prospérité, des collaborateurs si dévoués
qui n’épargnent ni leur temps ni leur
peine pour faire triompher la cause des
aveugles devant un public encore indi liè¬
rent; enfin de la propagande faite à
l’œuvre par la Presse.
A ce propos, M. Dussouchet a rappelé que le
Petit Journal s’intéressait particulièrement
aux malheureux privés de la vue, et avait
puissamment aidé l’association par sa publi¬
cité. Il l’en a remercié tant au nom du comité
qu’au nom de tous les aveugles.
Après la lecture du rapport de M. Dussou¬
chet, le trésorier a rendu compte de la situa¬
tion financière de l’œuvre et fait procéder à
l’approbation des comptes.
M. Martin, directeur de l’Institution des
Jeunes Aveugles, a ensuite soumis à l’assem¬
blée un projet de modification aux statuts
ayant pour but d’obtenir pour l’association la
reconnaissance d’utilité publique.
DÉPARTEMENTS
Bordeaux. — Hier soir, dans le grand amphi¬
théâtre de l'Ecole supérieure de commerce et
d'industrie, rue Saint-Sernin, devant une salle
absolument comble, a été faite la conférence do
M. Ernest Laroche, rédacteur à la Gironde, sur
« Catulle Mendès et le Parnasse contemporain ».
Le talent, délicat de M. Catulle Mendès a trouvé
dans le jeune conférencier un commentateur
plein de charme.
M. Ernest Laroche a raconté les débuts du Par¬
nasse. Apres avoir esquissé les silhouettes des
Corps 9 n° 20, 8 no 20, 7 n° 20, 6 no 20
interlignés à un point
Toulon. — Les équipages de la flotte,
classes 1893 et 1894 seront appelés cette
année pour faire une période d’exercices
de vingt-huit jours, du lundi 22 juin au
dimanche 19 juillet inclus. Seront égale¬
ment convoqués les réservistes ajournés
de 1900. Tous ces hommes seront embar¬
qués sur les navires composant la réserve
de l’escadre de la Méditerrannée et du
Levant, qui prendront part aux ma¬
nœuvres navales, qui auront lieu à cette
époque entre Toulon, la Corse et l’Al¬
gérie.
Autour de Paris
Sainl-Ouen. — Dix bookmakers ont été
arrêtés à Saint-Ouen samedi pour avoir
parié à la cote en dehors du champ de
courses.
M. Daltroff, commissaire de police, les
a envoyés au dépôt.
Dans la journée d’hier, le petit Alfred
Gelot, âgé de sept ans, est tombé acciden¬
tellement dans l’escalier d’une maison
portant le no 17 du passage de l’Avenir, à
Saint-Ouen, où habitent ses parents.
Dans sa chûte, le pauvre petit s’est fait
une fracture au crâne. On l’a transporté
dans un état désespéré à l’hôpital de l’En-
fant-Jésus.
*
Le meurtrier, dont M. Boulet a pu donner le
signalement précis, a pris la fuite : c’est un
chanteur ambulant, petit, gros, la figure grê¬
lée, portant des favoris à la façon des mate¬
lots, et ayant une jambe de bois.
Ce signalement correspond à celui d’un indi¬
vidu qui a disparu de Boulogne le lendemain
de l’agression et qui est activement recherché.
Bicètre. — Le Petit Journal a parlé de la
tentative de suicide d’un jeune jardinier de la
duchesse de Luynes, à Dampierre. Ce malheu¬
reux qui avait été poussé au suicide par des
chagrins intimes, est mort, après une longue
agonie, à l’hospice de Bicétre, où il avait été
transporté.
Boulogne. — Un couvreur de Boulogne,
M. Joseph Boulet, était poursuivi et injurié
avant-hier soir par un individu en état d’ivresse
qu’il ne connaissait pas. S’étant retourné pour
lui demander une explication, il reçut de l’in¬
connu deux coups de couteau, dont l’un lui a
perforé un poumon, l’éiat du blessé est très
grave.
MORTELLES; DIVERSES;
M. Alphand avait convoqué dans l’après-midi
d’hier à l’Hôtel-de-Ville le comité des l'êtes pari¬
siennes. Une cinquantaine de personnes apparte¬
nant au haut commerce et a la grande industrie
ont répondu à l’appel du directeur des travaux
de la Ville.
On a discuté différents projets de réjouissances
publiques, mais le comité s’est séparé sans avoir
pris de décision. Une commission d’études prépa¬
ratoires a été nommée, qui sera chargée d’exa¬
miner les différents projets et de s’entendre avec
les autorités militaires et préfectorales.
Corps 9 no 20, 8 no 20, 7 no 20, 6 no 20
non interlignés
CHRONIQUE DES ARRES
La salle d’armes Hissard donnait,
dier. son assaut annuel, sous la prési¬
dence de M. A. Rane, sénateur. Au pro¬
gramme : treize jeux; ce chiffre fati¬
dique n’a pas porté malheur à la séance
qui a été fort intéressante et qui nous a
permis d’apprécier dans plusieurs des
élèves du professeur Hissard des tireurs
déjà mûris par un travail assidu et rai¬
sonné qui augure bien de leur avenir.
Hissard est d’ailleurs un de nos maî¬
tres les plus sympathiques et les plus
laborieux dont les effortsméritent d’ôtre
encouragés.
WW
Un lion assaut pour débuter : celui de
de MM. Lavaud et So'hiez fils. M. Guille-
mard a ensuite bien donné la réplique à
M. Guyon, un jeune maître au jeu plein
de promesse. Après, MM. de Clieveigné et
Cherbouquet ont fait un assaut vigoureux
et soutenu. M. Urion a fait valoir l’excel¬
lence de sa main habile aux parades,
ripostes variées dans sa passe d’armes
avec le maîtres d’armes militaire Gardon,
dont le jeu solide prend de l’autorité.
M. Bascarud avait affaire en Garrichon
à un rude adversaire ; il a combattu fort
habilement et ses incessantes attaques du
fer ont fait échouer la plupart des atta¬
ques à longue portée de l’excellent gau¬
dier. A noter à l’actif des deux cham¬
pions de très rapides ripostes du tac au
tac.
BULLETIN FINANCIER
La Bourse n’a pas encore été bonne aujour¬
d’hui; nous avons à signaler un nouveau tas¬
sement sur les cours : le marché a d’ailleurs
été assez troublé par la baisse du Crédit indus¬
triel, provoquée dit-on par les manœuvres des
banquiers allemands.
Toujours est-il que le monde financier a été
assez mal impressionné, et dans l’état d’hési¬
tation où se trouve actuellement notre place,
on comprend que l’effet produitait été plus
sensible.
Le 3 0/0 reste à 94.80, le nouveau à 93.37,
l’Amortissable à 95.05; le 4 1/2 0/0 à 105.75.
Les fonds étrangers sont plus fermes.
Les Consolidés sont en hausse de 1/8 à9G5/10.
L’Egypte vaut 497.50; l’Iixtérieure d’Espagne
est 75.75; le Hongrois vaut 92.50, l’Italien est
lourd à 93.87, le Portugais vaut 55.55. Le Turc
est à 19.20.
Les valeurs sont lourdes.
La Banque cote 4,375 fr.; la Banque d’Es-
compte est à 512.50 ; la Banque de Paris à 808.75.
Le Crédit foncier reste à 1.258.75; le Crédit lvon-
nais vaut 775 lr.; le Mobilier est ferme à 410 l'r.
Le Suez s’inscrit à 2,507.50, le Gaz à 1,391.25, le
Panama à 36.25.
Les chemins de fer sont mieux tenus. Le Nord
vaut 1,872.50; le Lyon 1,545 fr., l’Orléans 1,530 lr., le
Midi 1,325 fr.
Les ligues étrangères sont calmes.
MARCHÉ EN BANQUE
Les affaires ont été un peu plus actives.
Les obligations des chemins de fer Porto-Rico
étaient demandées hier à 285 l'r. Elles donnent lieu
à de nombreux arbitrages contre les obligations
similaires des chemins espagnols, dont les cours
sont plus élevés.